Cet été, nous avons eu la chance d’acheter une très belle bibliothèque consacrée à Paul Morand. Une occasion de mieux connaître cet écrivain controversé.
La naissance d’un écrivain
Paul Morand est né le 18 Mars 1888. Son père, conservateur du Dépôt des marbres, appartient à la bourgeoisie éclairée. Fils unique, son enfance est ennuyeuse. Grâce à son père, il rencontre de nombreux artistes : Mallarmé, Marcel Schowb, Rodin, Sarah Bernhardt, Oscar Wilde. Sa mère, à laquelle il était très attaché, est parisienne et catholique.
La vie parisienne
Paul Morand est un parisien, vivant à l’ombre de la Tour Eiffel, dans un véritable palais construit pour son épouse pendant la première guerre mondiale.
C’est un homme de son temps, qui, dans son œuvre traite de tous les aspects de la vie moderne. Il adopte toutes les facilités de la vie moderne : Il voyage beaucoup, conduit une voiture, a une vie personnelle très libre. Il pratique le sport de manière intensive.
Entre Londres et Paris, le reste du monde
Il est reçu premier au grand concours des chancelleries. Il est nommé attaché d’ambassade à Londres en 1913. Très à l’aise, il pratique l’anglais depuis son enfance.
Quand éclate la guerre, Paul Morand quitte son poste pour rejoindre son régiment à Paris. Il est affecté aux travaux de codage et de décodage.
Après la guerre, il ira en poste à Londres, à Rome, à Madrid.
En 1925, il prend un poste à l’ambassade de France à Bangkok, courte mission de 2 mois. Durant cette période, il écrit Rien que la terre, ode à sa passion des voyages. Il s’illustre dans les portraits de villes : New-York, La semaine de Bath, Londres, Bucarest.
Il excelle dans l’écriture de nouvelles, adaptée à la sécheresse de son style : Ouvert la nuit, Fermé la nuit, Mr. U, A la frégate, Rococo, La folle amoureuse…
La vie privée de Paul Morand
En janvier 1927, il épouse la riche Roumaine d’origine grecque Hélène Chrissoveloni qui aura une grande influence sur lui. Nettement plus âgée que lui (13 ans de plus), elle est riche et cultivée. Très fière du nombre de maitresses de son mari, elle le soutiendra toute sa vie notamment pour ses candidatures à l’Académie française.
Ce n’est pas un homme à idées mais il aime les hommes qui agissent. Paul Morand n’avait pas de convictions mais des amitiés. Il est de par sa famille dans la veine radical-socialiste. Il connaît bien Edouard Herriot. C’est un homme secret, contradictoire, qui se cherche.
L’après seconde Guerre Mondiale
Durant la seconde Guerre Mondiale, il rentre de Londres et se met au service du Maréchal Pétain alors que le Général de Gaulle lui demandait de rester.
C’est la raison pour laquelle, à la fin de la guerre, de Gaulle lui interdit l’entrée à l’Académie française en 1958, ce n’est qu’à sa cinquième tentative, en Octobre 1968 que Paul Morand fut élu.
Après la guerre, Paul Morand est contraint à l’exil à Vevey en Suisse. Durant ces années, il se consacre à la poursuite de son œuvre, marquée par des orientations nouvelles et, notamment, par un intérêt nouveau pour l’Histoire, ainsi qu’en témoignent Le Flagellant de Séville et Fouquet ou le Soleil offusqué. Il y passe une dizaine d’années avant d’être à nouveau admis sur le sol français. On continue néanmoins de lui reprocher ses amitiés du temps de Vichy.
C’est Roger Nimier, conseiller littérature chez Gallimard qui se bat pour que Morand revienne en grâce.
Il meurt le 25 Février 1975 à l’âge de 87 ans.
Réf :
– France culture, émission du 5/12/2016, « Vivre comme Morand ».
– Marcel SCHNEIDER, « MORAND PAUL – (1888-1976) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 3 septembre 2019