Un roman d’Emile Zola
Au printemps 1882, Pot-Bouille vient de paraître. Le 22 mai 1882 à Médan où Emile Zola vient de s’installer pour 8 mois à Médan «pour faire son livre », et «écrit les première lignes du onzième Rougon-Macquart : « Au bonheur des Dames ».
Après le décès de sa mère qui l’a beaucoup marqué, Zola veut écrire un livre sur le grand commerce avec « des gens qui croient à la vie pour se générer ». Dans ce livre, il veut développer une nouvelle philosophie, présenter « le poème de l’acticité moderne, clamer la joie de l’action, le plaisir de l’existence, en un mot, aller avec le siècle, exprimer le siècle qui est un siècle d’action et de conquête ». Cependant, Zola est tiraillé par le doute : » je ne ferai plus jamais un roman qui réunira comme l’Assommoir ou qui se vendra comme Nana »… Alors naitra Au bonheur des dames.
Au bonheur des dames, qu’est ce que c’est ?
L’action d’Au Bonheur des Dames se déroule entre 1864 et 1869. Denise Boudu débarque à Paris pour travailler dans le petit magasin de son oncle. Constatant que seuls les grands magasins recrutent, elle se fait embaucher au Bonheur des Dames, grand magasin de prêt à porter féminin. Ainsi elle découvre le monde cruel du magasin. Ce monde où les grandes dames, vendeuses, petites bourgeoises s’entredévorent « devant les comptoirs » dans une égalité de misère morale, dans une haine muette et jalouse, des vendeuses en présence « des clientes bien mises ». Une jalousie encore plus aigres des clientes aux moyens modestes à l’égard de ces « filles vêtues de soie dont elles voulaient obtenir une humilité de servantes pour un achat à dix sous ».
Qui est le directeur ?
Le directeur du Bonheur des Dames est Octave Mouret, un dur arriviste aux façons charmeuses qui a fait son chemin dans Pot-Bouille. Ce directeur pour qui « les femmes sont des proies et des instruments dont il a tiré sa fortune et son plaisir ».
Octave s’intéresse de plus en plus à Denise et lui confie toujours plus de responsabilités. De ce fait c’est avec elle il fera l’apprentissage de la souffrance car elle se refuse à lui. Toutefois elle cédera à ses vœux avec une promesse de mariage. Le jour même où la recette quotidienne du magasin tentaculaire dépassera le million de francs. A travers cette histoire sentimentale, Emile Zola propose au lecteur une immersion dans le monde des grands magasins. Magasins qui constituent l’une des innovations du Second Empire.
La fin de l’écriture de Au bonheur des dames
Le 25 Janvier 1883, Zola termine son ouvrage Au bonheur des Dames qui sera d’abord publié en feuilleton dans Gil–Blas. Ensuite, il sera mis en vente dans les premiers jours du moi de mai 1883. L’accueil de la presse est très favorable. Enfin, un livre de Zola qui donne aux possédants amis de l’ordre les apaisements les plus sérieux. On était prêt à lui passer toutes les « audaces sensuelles » qui lui plairaient. Soudain, Zola montrait la plus franche sympathie. Il n’avait plus d’objection au système régnant et méritait l’estime des personnes de bonne compagnie. Par ailleurs, le dénouement du Bonheur des Dames était simple, vrai et attendrissant.
Dans la revue Politique & Littérature Maxime Gaucher se félicite de voir Emile Zola « réparer avec ce roman sain le tort qu’il s’était fait avec son atroce Pot-Bouille ». Le journaliste célèbre « la noble peinture faite par M. Zola d’une fille du peuple comme elles devraient être toutes, humble, honnête, courageuse avec la récompense au bout de ces existences vertueuses ».
Ces deux exemplaires de Au bonheur des dames sont à retrouver à la Librairie KOEGUI à Bayonne (64). Les liens pour découvrir ces ouvrages sont disponibles dans la légende des images.